Que deviennent les batteries électriques après avoir quitté nos voitures ? Est-il possible de les recycler ? Zéphyre, spécialiste de la recharge électrique, vous en dit plus
Le véhicule to grid
Afin de vous expliquer le recyclage des batteries des véhicules électriques, Zéphyre vous explique une nouvelle alternative : le stockage de l’énergie. Nous voulons ici parler de la technologie GRID-TO-VEHICULE (GtoV ou G2V). Cette solution utilise le flux du courant dans les deux sens : à la charge et en cas de besoin en servant de source d’énergie. Les bornes dites Grid-to-vehicule (GtoV ou G2V) consomment en cas de besoin l’énergie de la batterie électrique.
Ce stockage de l’énergie est une solution évidente quand on sait que la voiture passe la majorité de son temps sur un parking : selon EDF : « 50 % des véhicules stationnent en permanence au domicile et 69 % des actifs restent garés 6 heures par jour en moyenne sur un emplacement réservé ». Les consommateurs pourraient puiser dans les batteries l’électricité, répondant ainsi aux fortes demandes des débuts de soirée, ou bien palier un besoin ponctuel.
G2V ou pas, que devient la batterie électrique une fois inopérante ?
L’un des reproches récurrents des opposants aux véhicules électriques est de fonctionner avec des batteries dont le recyclage serait inopérant. Or la filière existe bel et bien en France, et se développe à coup de millions d’euros chaque année ! En effet, il existe d’ores et déjà des suivis d’unités à retraiter. Que ce soit pour les batteries en fin de vie ou encore les batterie de véhicule accidenté.
Deux entreprises présentes sur le territoire français s’occupent du recyclage des batteries au lithium. Sans elles, le risque de pollution par rejet de fumée toxique à la suite d’un incendie accidentel serait très important. Ces batteries électriques contiennent du fluorure d’hydrogène et du lithium.
L’intérêt du recyclage des batteries électriques
Il est essentiel de récupérer des éléments dont les prix ont une incidence sur la rentabilité d’une filière en plein développement. En effet les composants présents dans les batteries de traction sont à nouveau exploités pour fabriquer d’autres cellules de lithium. Ce chemin vers l’autofinancement sera précieux dans le cadre de la création d’une structure de fabrication de batteries française. Les métaux présents et recyclés sont le cuivre et le cobalt, l’aluminium, le fer, le manganèse, l’étain, le vanadium, le titane, le graphite, et bien d’autres encore.
Une seconde vie à naître pour les batteries électriques
La méthode de recyclage des accumulateurs la plus fréquemment utilisée commence par le broyage. Qu’ils soient au plomb ou au lithium. Avec la technique de l’hydrométallurgie, les métaux ferreux sont aimantés et récupérés puis exploités en aciéries. Les autres sont traités, puis analysés pour définir leur capacité à être utilisés dans le secteur de la métallurgie.
Avec la méthode de la pyrométallurgie, les déchets d’accumulateurs au lithium sont chauffés pour être séparés des autres par condensation. Les produits ainsi récupérés sont exploités. Ils permettent alors de refaire nos routes, ou de fabriquer des laines de roche, en coutellerie, dans les disques de frein de nos voitures ou des trains.
La transformation des cellules
La chaleur de fours à pyrolyse au gaz traite les cellules des batteries lithium Ion pour les débarrasser de leur enveloppe et transformer leurs éléments constitutifs en « oxydes ». À ce stade, elles ne sont que de la marchandise inoffensive. Elles sont alors envoyées par camion dans les usines d’extraction des matières.
Les matières « riches » sont commercialisées sous forme de poudres et lingots de cadmium, nickel, cobalt, cuivre et autre aluminium, terres rares et lithium dont la teneur est calculée en fonction des acheteurs. Le recyclage se facture jusqu’à 6000 euros la tonne aux constructeurs par les industriels du recyclage.
Fabriquer des batteries neuves à partir de cellules recyclées, est-ce possible ?
L’une des sociétés de recyclage, la SNAM tente de fabriquer des batteries électriques au lithium Ion. Leur projet baptisé « Phenix » doit permettre la vente d’accumulateurs « seconde vie ». Ces batteries équiperont des sites de stockage d’énergie renouvelable ou des industriels. Commercialisation en 2019. La voiture électrique est vraiment un pari gagnant pour la planète !