La lutte contre le changement climatique prend de plus en plus d’ampleur, et l’Europe s’équipe d’outils toujours plus précis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela se traduit, entre autres, par la Norme Euro 7, qui sera applicable dès le 1er juillet 2030. Cette réglementation vise à réduire drastiquement les émissions polluantes de tous les véhicules, et plus particulièrement les poids lourds. Découvrons en détail ce qu’est la Norme Euro 7.

 

La Norme Euro, c’est quoi ?

La Norme Euro est un dispositif mis en place dans le début des années 1970 par l’Europe, afin de limiter les émissions de gaz nocifs (émissions de gaz à effet de serre et émissions de gaz nocifs pour la santé). Appelées « normes Euro » depuis 1990, ces réglementations évoluent en imposant des valeurs limites d’émissions toujours plus strictes.

Les gaz nocifs dans le collimateur de la Norme Euro sont les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures (HC) et les particules fines.

Aujourd’hui, tous les véhicules neufs doivent répondre aux exigences de la Norme Euro 6. Mais la Norme Euro 7 va bientôt prendre le relais, avec des limitations encore plus contraignantes pour les constructeurs.

 

Norme Euro 7 : la dernière mise à jour de la Norme Euro

Au mois de mai dernier, la Norme Euro 7 a été validée par le Conseil européen, poursuivant ainsi le programme de réduction de la pollution atmosphérique engagé jusqu’à la fin des moteurs thermiques en 2035. Malgré de nombreux désaccords entre les différents membres de l’UE, un accord a été trouvé pour continuer à adapter les normes environnementales aux impératifs commerciaux et industriels.

La date d’application de la Norme Euro 7 dépendra ensuite des types de véhicules :

  • Le 1er juillet 2030 pour les nouveaux types de véhicules et pour les camionnettes ;
  • Le 1er juillet 2031 pour les voitures, les véhicules lourds et camionnettes neuves qui ont été homologuées préalablement.

 

Les nouveautés de la Norme Euro 7

Concrètement, la Norme Euro 7 ne sera pas beaucoup plus sévère avec les rejets à l’échappement que la Norme Euro 6. Seules les émissions de particules fines passent d’un seuil de 23 nanomètres de diamètre (PN23) à un seuil de 10 nanomètres (PN10). Mais lorsqu’on sait que les particules fines à l’échappement des véhicules thermiques sont bien souvent 4 fois plus petites, cela n’est pas un point de vigilance majeur. En revanche, l’attention est portée sur la longévité des batteries des voitures électriques, ainsi que sur les émissions de freins et de pneumatiques.

Les pneumatiques et le freinage dans le viseur de la Norme Euro 7

La principale source de microplastiques rejetés dans l’environnement provient des pneumatiques. La Commission européenne entend donc mesurer et limiter ses poussières émises par l’abrasion des pneumatiques lors du freinage.

La limite sera donc imposée à 7 mg/km dès l’application de la norme, avant de passer à 3 mg/km d’ici 2035. Pour les véhicules électriques, le seuil sera directement imposé à 3 mg/km.

Véhicule électrique : une exigence en matière de durabilité des batteries

Les voitures électriques ont toujours été épargnées par les différentes Normes Euro. La Norme Euro 7 va les inclure dans le programme, notamment avec la mesure des émissions issues du freinage et des pneumatiques, mais aussi avec une réglementation sur la durabilité de la batterie.

Pour répondre aux exigences de la Norme Euro 7, les batteries des véhicules 100 % électriques et des hybrides rechargeables devront conserver :

  • 80 % de leur performance au bout de 5 ans ou 100 000 km ;
  • 72 % de leur performance au bout de 8 ans ou 160 000 km.

Par ailleurs, en plus des tests en laboratoire, les véhicules devront subir des tests d’émissions en conditions de conduite réelle.

 

Qu’est-ce que ça change pour les particuliers ?

La Norme Euro 7 concerne tous les véhicules neufs. Les exigences sont donc imposées aux constructeurs automobiles essentiellement. Mais la réglementation aura forcément un impact indirect sur les particuliers. En effet, la conformité aux nouvelles normes va probablement se traduire par une hausse du prix de vente des véhicules, liée à l’intégration de technologies avancées de réduction des émissions et aux coûts de développement et de production.

Cette hausse des prix sera toutefois rapidement compensée par des économies sur le carburant, mais aussi par des incitations fiscales, des bonus et des aides gouvernementales. De plus, l’amélioration de la qualité de l’air aura aussi un impact très positif sur la santé publique, ce qui se traduira par une diminution des dépenses de santé.

 

Les bus et poids lourds plus lourdement soumis à des mesures plus strictes

Représentant 21 % des émissions de GES dans le transport, les poids lourds sont directement concernés par la Norme Euro 7. Ainsi, si les autobus et les camions se voient obligés de répondre aux mêmes exigences que tous les autres véhicules, quelques réglementations supplémentaires leur sont imposées.

Les poids lourds et les bus devront alors réduire leurs émissions d’oxydes d’azote de 56 %, en passant à un seuil de :

  • 350 mg/kWh pour un démarrage à froid ;
  • 90 mg/kWh pour un démarrage à chaud.

 

Les solutions alternatives pour décarboner le transport de marchandises

En parallèle de la Norme Euro 7, d’autres solutions alternatives émergent pour décarboner le transport de marchandises :

  • Le camion à hydrogène ;
  • L’utilisation de bio-carburants ;
  • Le camion électrique ;
  • Le développement du fret ferroviaire et fluvial ;
  • L’optimisation des itinéraires de livraison…

 

La Norme Euro 7 représente une avancée majeure dans la réglementation des émissions polluantes en Europe. Imposer des standards d’émissions stricts encourage l’innovation et contribue à préserver l’environnement. Enfin, les mesures spécifiques aux poids lourds et les solutions alternatives déjà envisagées prouvent que, grâce à la Norme Euro 7, l’avenir du transport en Europe sera plus propre et plus durable.