En 2019 les députés français ont voté une loi signant la fin des véhicules thermiques (hybrides compris ) d’ici 2040. Les belles mécaniques carburant à l’énergie fossile n’ont pas encore commencé leur mue (ou presque ) qu’une part importante de décideurs et d’acteurs politiques s’inquiètent déjà de leur disparition.
De nombreux contestataires se font alors entendre :
Suppression drastique d’emploi (estimation de 70 000 postes en France d’ici 2030). Impact négatif sur les émissions de CO2 des véhicules électriques. Difficulté financière des français pour changer de mode d’énergie…
Des questions se posent :
La loi sera-t-elle applicable sur l’ensemble du territoire ? Les prix des véhicules électriques seront-ils accessibles au plus grand nombre d’entre nous ? 20 ans seulement pour construire une nouvelle manière de vivre le transport en France, est-ce réalisable ? Et surtout, a-t-on vraiment le choix ?
Zephyre vous en dit plus sur la fin des véhicules thermiques.
Une mesure de bons sens pour le climat enfin confirmée
Cette mesure souvent évoquée, les députés l’ont approuvée à une large majorité : 62 voix pour, 6 contre et 17 abstentions. Mais le calendrier sera plus complexe qu’il n’y paraît pour les propriétaires de véhicules thermiques. En effet, le seuil fixé à 2040 pour la fin de la vente de véhicules thermiques implique une refonte préalable du calendrier de l’écoulement du stock de véhicules d’occasion.
Car à partir de 2025, une voiture thermique ou hybride, même avec peu de kilomètres, devient légalement invendable en 2030 ; quel que soit son état général. Mécaniquement, si on peut parler ainsi, la fin du véhicule thermique devra intervenir bien plus tôt que la date butoir de 2040. Initialement prévue en 2030, la fin des véhicules thermiques n’a pas semblé réaliste aux députés. Ils ont estimé impossible aux acteurs du marché de se réorganiser pour un objectif qu’ils qualifient « de réaliste et ambitieux ».
Augmentation des émissions de gaz à effet de serre depuis 2015
L’Assemblée Nationale a voté également en faveur de la neutralité carbone pour la décennie 2050. Date fixée dans le cadre de l’Accord de Paris : ce qui signifie que les émissions de gaz à effet de serre seront intégralement absorbées. Pour y parvenir, la production de charbon sera stoppée en France en 2022 et la consommation d’énergies fossiles réduite de 40 % en 2030.
Cependant, depuis 2015, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté en France. Pourquoi ? En premier lieu à cause de l’achat pour 71 milliards de véhicules thermiques, de chaudières à gaz de mauvaise qualité énergétique ou à fioul. Sans oublier des investissements en infrastructures pour la production, l’importation, le raffinage et la distribution de produits pétroliers !
Les investissements pour décarboner l’économie française augmentent, mais il faudrait investir quelques dizaines de milliards d’euros par an supplémentaires pour atteindre les objectifs des accords de Paris.
Paris (justement) se distingue par son anticipation
Le combat contre la pollution dans la capitale est l’objet d’une parfaite unanimité ! Et les décisions à prendre pour réduire la pollution générant des troubles physiques graves et aussi pour participer à la lutte contre le dérèglement climatique.
La capitale a ainsi voté en mars 2018, lors son Plan Climat, Air Énergie territorial, qui veut faire de Paris une ville neutre en carbone en 2050.
En ce qui concerne les transports, les élus sont encore plus ambitieux que les députés, car il fixe la fin des moteurs diesel à Paris en 2024 et à essence en 2030.
Bien sûr il ne s’agit que de la circulation intramuros, et pas de la vente par les constructeurs, mais que feront les clients des garages qui habitent Paris ? Prendront-ils le risque d’acquérir un véhicule thermique diesel dès 2020 et essence en 2025 comme nous l’expliquons plus haut ? Voilà 2 millions de clients sur Paris et 11 millions en Île-de-France qui vont de poser des questions essentielles.
La décision de Paris est en phase avec celle du gouvernement et des décisions de la suppression des véhicules thermiques en 2040. En attendant 2024 Paris tamise les véhicules en fonction de la valeur de sa vignette Crit-air qui définit leur degré de pollution.
Dans ce contexte, investir dans une voiture électrique semble être une évidence légale.